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Coffret à thé - DP ArtExpert
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Coffret à thé, circa 1750-60.
Par Abraham Roentgen (Allemagne 1711-1793)
16.5 x 24 x 14.5 cm.
Placage en bois de rose et monture en laiton.
Estimation moyenne : 7’000 euros / 7’600 chf

Le thé est un produit luxueux. Aux 17ème et 18ème siècles, cette boisson était réservée à la noblesse et à la haute bourgeoisie. Comme tout bien coûteux, il convient de le préserver soigneusement et de le garder sous clef. Il permettra aux ébénistes, aux orfèvres, aux céramistes d’exprimer leur talent. De nouveaux objets utiles à sa consommation et de petits meubles confectionnés pour ranger les précieuses feuilles séchées apparaissent.

A la Renaissance, l’Occident découvre le thé grâce aux Portugais qui l’importent depuis le Japon et la Chine. En 1606, la Compagnie hollandaise des Indes prend le relais. Ce n’est pas pour autant que les Hollandais le consomment, ce sera le cas trois décennies plus tard. Lors de cette période, le thé fait son apparition en France. La boisson ne rencontre pas un grand succès. Le café est meilleur marché et il est servi dans des lieux de sociabilité. En revanche, en Angleterre, il est rapidement à la mode quand en 1663, il prend sa place dans les voyages de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Grâce à Thomas Twining – nom qui nous est familier – le thé entrera définitivement dans les habitudes anglaises. En effet, il ouvre des boutiques de thé qui deviennent des lieux de rendez-vous où les femmes sont admises. Le thé restera la boisson de l’élite jusqu’au milieu du 18ème siècle . Sa consommation s’étend aux colonies anglaises d’Amérique et les « Tea Parties » symbolisent la réussite sociale.

Ce coffret témoigne du soin apporté à cette denrée luxueuse. À l’origine, il y avait trois étuis. Les boîtes latérales en laiton ou en argent contenaient du thé vert et du thé noir. Au centre, la troisième renfermait du sucre, des friandises, ou un mélange de feuilles. Le tiroir secret gardait un tamis ; il se dévoile en actionnant un bouton situé sur le côté et seulement visible quand le couvercle est ouvert. La serrure est cachée par une petite porte qui s’ouvre en pressant un autre bouton placé sous l’objet. Par son ingéniosité et son talent, l’ébéniste impressionna la noblesse par ses tables à thé, ses guéridons, ses coffrets à thé incrustés de laiton à la manière anglaise. D’ailleurs, Abraham Roentgen se revendiquait lui-même à la mode anglaise.

Exemple d’un autre coffret à thé complet, vendu 11’572 chf / 10’625 euros (frais inclus) chez Sotheby’s en 2016.