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Râpe à tabac - DP ArtExpert
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Râpe à tabac, Flandres, 18e siècle.
21 x 6 cm.
Estimation moyenne : 2’000 chf

La découverte de l’Amérique apporta beaucoup de nouveautés et parmi celles-ci : le tabac, denrée la plus recherchée. Au 16ème siècle, des plants de tabac sont rapportés en Europe. Jean Nicot, ambassadeur de France, se rendit au Portugal pour négocier un mariage. Sa mission échoua, mais il découvrit les vertus du tabac qu’il nomma « nicotiane ». Avant sa fuite vers 1560, il put en envoyer à la régente Catherine de Médicis pour calmer les maux de tête de son fils, François II. La mode est lancée et le tabac deviendra un produit de luxe. Dès la fin du 16ème siècle, l’usage est de le consommer râpé, c’est ainsi que naît la râpe à tabac.

Jusqu’au 18ème siècle, cet objet était un ustensile indispensable. Son couvercle ouvragé s’ouvre à l’aide de charnières, de glissières ou d’un pivot et dévoile alors la plaque en métal qui permet de réduire le tabac en poudre. En effet, on le consomme en le prisant, autrement dit en le « sniffant ». A cette époque, les feuilles de tabac séchées étaient présentées serrées et ficelées fermement. On parlait de carottes de tabac. La version râpée était extrêmement chère. C’était plus économique de le faire soi-même en coupant un bout de la carotte avant de frotter le morceau sur la râpe. Au bout de l’objet, un petit réceptacle permettait de recueillir la poudre obtenue. Fabriquée dans une matière noble (ivoire, corne, bois précieux, céramique), la râpe à tabac était une occasion pour son porteur et commanditaire de se démarquer par sa décoration en montrant ainsi son aisance financière. Son ornementation est variée, elle peut être classique, religieuse comme fantaisiste, mais toujours très soignée.

On les gardait sur soi, dans une poche. Pour les moments passés en société, il existait des versions de table. L’objet était alors posé au centre de la tablée et dépassait la vingtaine de centimètres. De ce temps, il nous reste un souvenir. Aujourd’hui, en France, les enseignes rouges signalent les bureaux de tabac et nous rappellent le premier conditionnement des feuilles séchées; sans celui-ci les râpes à tabac n’auraient jamais vu le jour.